## Détours
suivre Anna
Les claquements de chaussures, ce sur quoi tu marches, tous ces endroits vides résonnent longtemps
Les trajectoires directes n'empêchent pas les détours
Relevé des échos du voyage en moi traînées empreintes jonctions
la beauté triste de tout ce qui ne se dit pas se retient restant à la marge
Mais le voyage est intérieur.
Quelque chose d'aphasique et de rudimentaire,
Longues plages silencieuses, phrases à doubles sens ; ou déplacées comme des personnes
Et tout ce qui se cache zones noires
(la voix d'une seule se cachant dans toutes les autres)
Je vois la nuit comme dans j'entends les bruits comme dans
messages qu'on se laisse, numéros qu'on appelle : d'où viennent-ils où aboutissent-ils maintenant
lambeaux de solitude / silhouette rongée à la fenêtre musiques de chambres d'hôtels, d'autoradio, des postes ouverts au hasard ;
quelque chose d'une route déserte ; quoi qu'il arrive toujours sa part de vide ; un sablier, un objet qui porte sa mesure (secrète) du temps, une façon spéciale de se mettre au monde, de s'y accoler, comme on se cache derrière une porte (écoutant les autres parler ?) ;
les sons passent plus nettement que l'image (pourtant la lumière va plus vite)
L'attente qui n'attend plus qu'elle même absence de pleurs qui trahit bien quelque chose
Arc qu'on tend, qui se tend puis se détend comme ce massage si long, message par les mains
rentrée plus tard que prévu, toujours plus tard
cette idée de laisser les portes ouvertes.
\>> [**Revenante**](anna_silver_21.md)