# Poème d'ennui -encore seul chez moi à tenter de joindre deux trois idées tentatives mais personne ne répond -tu avais dit que tu serais là à minuit de la minute précise -ou bien plus jamais et tout refroidissait -à la minute précise où tu jetterais ton manteau à tes pieds l'arme la pincée de sel -la règle du jeu dans tous les gestes à prise rapide -définitions imprécises enlever le papier d’emballage mettre la prise électrique charbon ardent -je pense à l’été cette chaleur qui passait partout acides litres de citronnade -la patience avec laquelle tu me parlais une langue que je ne connaissais pas -je me laissais guider par seul l’accent, la langue de l’oeil et quelques pâles étincelles -les choses belles dont je me foutais en rayon-gps autour de moi -au fond du décor où j’évoluais chaque protagoniste avait sa vie propre rejointe à la nuit -sur la banquette noire du bar ouvert la chaise longue la nuit courte le lit de cyprès -je masquais les marques de ma présence -comme le clandestin heureux qui existe peu mais bien -ma seule présence c’était combien j’avais tenu telle main -les expressions m’avaient quitté l’une après l’autre -j’avais un lexique nouveau d’un seule poignée de mots prénoms -pas trop d’histoires suivies mais marcher le long d’un ruban de boulevard les contenait toutes -comme un blues déshabillé de faits -une rame gravée d’une phrase dont l’eau efface le sens pour peu que la barque avance -je voyageais sur les mensonges -je te trouvais toutes les excuses, par terre ou sous des statues -c’étaient de simples papillons de papier d’emballages à ramasser brillants -brûlant à minuit au briquet la minute précieuse -chemin défait dans l’eau froide -dans la ville j’imagine quelqu'un lire derrière mon épaule -le film que je ne vais pas voir préférant les passants -et répéter les phrases du journal de la veille pour une pièce de théâtre à trois sous -piano à cru -avec la marque des dents destin au cou -que font les gens quand ils ne sont pas là nageurs voleurs aéronautes -ils regardent une lumière un peu moins vive à travers telle main -je sais que tout ce que je dis est entre juste et faux -et synchronisé à l'ancienne mode en morsure de vampire -comme une faille au plafond pour romancier du présent et romans à ficelles -cette absurde migraine de tout vouloir justifier -je ne corrige pas je n’abrège pas -j’avais besoin de toi comme de google -j’adressais des marques de silence aux rues de la ville -réunion de cous et de dos nus il y avait le temps de se perdre et de se trouver -halo de fêtes et d’ennui dans les bosquets